Portrait Reveil de Berck de mercredi 17 juillet 2013

Publié le 23 Juillet 2013

Portrait  Reveil de Berck de mercredi 17 juillet 2013

Didier Dupuis l'homme aux multiples casquettes

Il y a 25 ans Didier Dupuis décide de collectionner affiches, bobines et projecteurs. Aujourd'hui son grenier recèle de petits trésors.

Bienvenue dans le monde fantastique d'un Berckois fasciné par le 7e art.
On pénètre dans l'antre de Didier comme on entre dans un musée. C'est un peu la caverne d'Ali baba. Suivez la flèche "cinéma "! Un vieux panneau vous indique le chemin à prendre. Quelques mètres et les yeux s'écarquillent. Le collectionneur a soigné la disposition. Chaque pièce est annotée, installée à un endroit précis, entre ses pairs. "J'essaye de ranger par familles. Par exemple ici les Pathé et là les Lapierre. "indique Didier.

Joli parcours
Depuis l'âge de 12 ans il fréquente le milieu du cinéma. "Tout petit j'aidais à rembobiner les bobines." se souvient-il. Didier bricole et peu à peu commence à faire des projections seul. Titulaire d'un BEP électrotechnique, d'un CAP opérateur et d'un CAP projectionniste, l'homme explique que ce qu'il préférait c'était le petit matériel. En 1980, après l'armée, il est embauché par la ville de Berck en tant que mécanicien. À cette époque le cinéma Le Familia, fermé en 1978, rouvre ses portes. « J'ai remis le pied dedans vers 82 lorsqu'on m'a demandé d'assurer quelques séances. Il y avait du nouveau matériel, j'ai accepté la proposition. » relate Didier. En 1997 il reprend la direction ; mais le nouveau patron du cinéma n'en reste pas là.

Plusieurs cordes à son arc
Si la vie d'un directeur de cinéma peut s'avérer bien remplie, Didier lui, ne s'en contente guère. Il faut que ça bouge ! Animateur du CAP projectionniste pendant dix ans, vice-président de la chambre syndicale des cinémas du Nord Pas-de-Calais puis aujourd'hui secrétaire. Il est également membre de la Commission petites exploitations à la FNCF (Fédération nationale des cinémas de France) et membre de l'Académie des Césars depuis quinze ans.
Il s'est d'ailleurs rendu deux fois au Festival de Cannes et peut y assister tous les ans. Ce n'est pas tout. À ses heures perdues, il enfile son habit d'animateur d'ateliers et part à la rencontre des gens, muni de sa collection itinérante. Pas question de déplacer les grosses pièces, ni les plus fragiles, il risquerait de les endommager. « J'emporte surtout celles du pré-cinéma, ça intéresse beaucoup les enfants. » souligne Didier. Dans les écoles, les centres de loisirs ou dans d'autres cinémas le passionné ambulant partage, commente et décrit. Ces ateliers sont ludiques et instructifs.

Une âme d'enfant
Quand il parle de cette passion son regard pétille. Comme un gamin émerveillé il raconte. Anecdotes, détails sur le fonctionnement de tel ou tel engin, comment se les est-il procurés... « Je pourrais en parler pendant des heures ! » s'exclame Didier. Il connaît toutes les composantes de sa collection par coeur. Sans cesse il la peaufine, l'agrémente et chouchoute ses bijoux. Les projecteurs jouets et familiaux sont ceux qui l'intéressent le plus. Ses placards en regorgent. « J'accumule mais je ne sais plus où les mettre. Imaginez si je collectionnais les projecteurs professionnels, le manque de place serait considérable. Ma femme râle déjà ! » Lorsqu'un nouveau bébé arrive il faut lui faire un nid douillet. On serre les rangs sur les étagères et on remise les doubles ou les plus communs. Environ 400 objets se bousculent chez Didier et il ne compte pas interrompre cette valse folle de praxinoscopes, lanternes magiques, zootropes, films et caméras. Désormais il est de plus en plus exigeant et recherche les perles rares. Malgré un stockage de plus en plus difficile et une collection qui en impose, cet amour dévorant pour ces symboles du cinéma est plus fort.
Faute de pouvoir pousser les murs peut-être qu'un jour la ville lui offrira un local. Pour entreposer ses joujoux et y implanter un musée, un vrai.

Charlotte PROVIN

Portrait  Reveil de Berck de mercredi 17 juillet 2013
Didier Dupuis près de son théâtre praxinoscope, une de ses pièces préférées. L'homme est passionné de cinéma. Il a fait de sa passion son métier. Un rêve pour beaucoup.

Didier Dupuis près de son théâtre praxinoscope, une de ses pièces préférées. L'homme est passionné de cinéma. Il a fait de sa passion son métier. Un rêve pour beaucoup.

Rédigé par mesvieuxpathebabyetautres.over-blog.com

Publié dans #La Presse en parle...

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